Interview – Vincent, futur pilote d’hélicoptère dans la Gendarmerie
Vincent, tu viens de réussir les tests pour devenir pilote d’hélicoptère dans la gendarmerie. Peux-tu revenir sur ton parcours ?
Bien sûr ! Après un bac STI2D option conception mécanique, j’ai toujours eu une appétence pour les maths, la physique et les projets techniques, notamment en 3D. J’ai poursuivi avec deux ans de classe prépa intégrée à l’INSA de Toulouse, puis une 2e année de DUT Génie Mécanique, spécialité Aérospatiale.
Durant cette formation, j’ai eu la chance de travailler pendant un an sur un projet scientifique en partenariat avec le DUT Mesures Physiques, le CNES et l’ESA. Ce projet, baptisé TETR’ISS, a même été envoyé à bord de l’ISS fin 2021, où Thomas Pesquet l’a manipulé en orbite. Mon nom figure d’ailleurs sur l’expérience, un souvenir incroyable !
Par la suite, j’ai entamé une licence pro en alternance en Génie Mécanique Aéronautique, mais à cause du COVID, mon entreprise a dû me licencier. Je me suis alors orienté vers une licence pro en Contrôle Qualité. En parallèle, j’ai passé le concours de sous-officier de la gendarmerie.
Je suis aujourd’hui gendarme mobile depuis trois ans, avec un objectif clair en tête : devenir pilote d’hélicoptère.
Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Mon père était pompier militaire à Paris, donc j’ai grandi avec une volonté forte de servir, de protéger et de secourir la population. Le côté militaire et opérationnel m’a toujours attiré, et je savais que je voulais exercer un métier utile, sur le territoire français.
Je me suis d’abord construit un bagage technique solide pour garder une porte ouverte vers le civil, au cas où un souci médical ou autre m’empêcherait de poursuivre dans l’armée.
Plus jeune, je pensais à tort que le métier de pilote était réservé aux grandes tailles ou aux profils exceptionnels. Mais en rejoignant la gendarmerie, j’ai rencontré des pilotes, et je me suis dit : pourquoi pas moi ? J’ai tenté, et j’ai réussi. Aujourd’hui, je veux voler pour aider, protéger, intervenir.
Comment et combien de temps t’es-tu préparé pour les tests ?
Je me suis préparé sérieusement pendant un an et demi, même si, avec une bonne organisation, six mois peuvent suffire. Mais je tenais à mettre toutes les chances de mon côté.
Pour bien cerner ce qui m’attendait — que ce soit lors des sélections, pendant la formation, ou même sur le plan personnel une fois en poste — j’ai pris le temps de rencontrer des pilotes des Sections Aériennes de la Gendarmerie, visiter leurs bases, et assister à plusieurs meetings aériens.
Côté connaissances, j’ai passé le PPL théorique hélico, qui m’a permis d’acquérir de solides bases, même si le BIA est en général suffisant pour les tests. Je me suis également passionné pour l’histoire de l’aéronautique ainsi que pour les différents types d’aéronefs civils et militaires (avions et hélicoptères, qu’ils soient européens, russes ou américains).
Enfin, j’ai beaucoup travaillé sur des compétences clés comme le calcul mental, les tests psychotechniques (grâce à des plateformes en ligne et à Discord), la mémorisation, l’anglais type TOEIC, et bien sûr la préparation aux entretiens.
Je fais aussi partie du serveur Discord de “Devenez Pilote”, qui est une véritable mine d’or. C’est un excellent moyen d’échanger avec d’autres candidats et parfois même avec des pilotes en poste — cela permet de mieux comprendre les attentes et de rester motivé.
Comment se sont déroulés les tests ?
Avant tout, il faut savoir que seuls les gendarmes peuvent postuler, et qu’un temps de service minimum est requis.
Les tests sont globalement similaires à ceux de l’ALAT, mais pour nous, ils s’enchaînent de cette manière :
À Tours (sur deux jours si l’on est retenu à l’issue du premier) :
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Lettre de motivation : à préparer impérativement à l’avance, car sur place on n’a que 15 minutes pour la rédiger.
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Tests psychotechniques sur ordinateur : Tous les tests du CSO ( sauf le sport ) et les tous les tests ALAT. Ils portent sur la prise de décision rapide, la coordination, la mémorisation, et des exercices de mathématiques sans calculatrice. Pas de surprise ici : les formats sont proches de ceux qu’on trouve sur les plateformes d’entraînement en ligne comme devenez-pilote.
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SCM (Simulateur de Coordination Mouvement) : c’est un test particulièrement exigeant, qui demande de gérer simultanément plusieurs tâches. Très intense.
À Vélizy-Villacoublay :
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Entretien oral : devant un jury composé de trois colonels et d’un représentant RH. C’est un moment clé, à la fois intense et déterminant. On y évalue autant la motivation que la capacité à se projeter dans le métier de pilote au sein de la Gendarmerie.
As-tu eu des surprises ou des regrets pendant les tests ?
Aucune surprise à Tours : j’étais tellement préparé que le stress est tombé dès le début. J’ai abordé les 36 heures à 600%.
L’entretien à Villacoublay, en revanche, est beaucoup plus impressionnant. Il faut rester concentré et solide.
Zéro regret. J’avais bossé comme un fou. Il y a tout ce qu’il faut sur DevenezPilote.fr, il suffit de s’en servir.
Comment t’es-tu senti au moment des sélections ?
La veille des tests à Tours, j’ai à peine dormi. L’enjeu était énorme : une seule tentative, un métier de rêve, des années de préparation. Mais j’ai fait des exercices de respiration, et je me suis répété deux choses :
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J’avais tout donné dans ma préparation. Pas de regret possible.
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Mon père m’a dit : “Un sprinteur bat ses records à l’entraînement, mais attend la compèt’ pour les valider. Toi, tu es prêt, fais juste ce que tu fais déjà depuis des mois.”
Avais-tu prévu un plan B ?
Oui. Si ça ne passait pas, je me serais orienté vers le poste de mécanicien navigant hélico dans la gendarmerie.
Mais quoi qu’il arrive, je voulais rester proche des hélicoptères.
Quels conseils donnerais-tu à un futur candidat ?
Si tu veux vraiment faire ce métier, si tu sens que c’est ça ou rien, alors fonce.
Ouvre les cahiers, les livres, les pages web. Fais-toi violence. Sacrifie quelques mois ou années, donne tout. Le chemin est long, mais la récompense est immense. Le jour où tu porteras les “ailes de pilote”, tu comprendras que chaque minute en valait la peine.
Il n’y a pas de chance, il n’y a que du travail.
Quelle est la suite pour toi ?
J’ai validé ma classe 1 d’admission à l’hôpital militaire Percy. Tous les voyants sont au vert.
Il ne me reste plus qu’à intégrer une promotion à l’école de Dax, début 2026.
Et bien sûr, je compte accompagner celles et ceux qui souhaitent suivre cette voie. J’ai reçu de l’aide, maintenant c’est à mon tour de transmettre.
Quelle est la suite pour toi ?
J’ai validé ma classe 1 d’admission à l’hôpital militaire Percy. Tous les voyants sont au vert.
Il ne me reste plus qu’à intégrer une promotion à l’école de Dax, fin 2025.
Et bien sûr, je compte accompagner celles et ceux qui souhaitent suivre cette voie. J’ai reçu de l’aide, maintenant c’est à mon tour de transmettre.
Toute l’équipe de Devenez Pilote tient à adresser un immense merci à Vincent pour le temps qu’il nous a consacré, ainsi que pour la richesse de ses retours tout au long de sa préparation.
Ses contributions ont joué un rôle précieux dans l’amélioration de notre site et de la qualité des entraînements proposés à la communauté.
Nous te souhaitons le meilleur pour la suite, et surtout… à très bientôt en fréquence !
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